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C’était un accident, d’Isabelle Lagarrigue (Chronique + Interview)

Certains livres vous marquent à jamais. C’était un accident d’Isabelle Lagarrigue en fait partie. Ce roman est un coup de cœur, un coup de foudre pour une histoire, une plume, un style, un ton, des personnages.

J’ai eu l’immense chance de découvrir C’était un accident en avant-première… Et l’incroyable honneur d’en être la correctrice. On pourrait penser mon avis biaisé. Absolument pas. C’était un accident raconte l’histoire de Prune, quatorze ans et quatre mois, qui se retrouve orpheline de mère. Face à l’inacceptable, face à un deuil impossible, elle va partir en quête de la vérité. Que s’est-il vraiment passé ?

“Je veux revenir en arrière, quand il était 10 h 09 et que ma vie était normale.
Je veux revenir en arrière et enlever ce passage-là.
Je veux revenir en arrière. Je promets que je serai sage tout le reste de ma vie.”

L’intrigue est solide et cohérente. Le sujet du deuil est abordé de manière délicate mais aussi originale. Les personnages sont incroyables, profonds et complexes. Prune, Mademoiselle liste, est de prime abord une adolescente comme les autres. Mais elle se distingue par une certaine intelligence et une maturité qui lui sont propres.

“On ne PEUT PAS AIMER les généralités quand on fait partie des minorités (NDM : je fais partie de la minorité des ROUX. Et ce n’est pas une chose aisée.) “

Son père est totalement effacé depuis le drame, ses petites sœurs jumelles de cinq ans agaçantes mais attachantes, sa tante un tantinet barrée. Les autres ados de l’histoire sont tout aussi crédibles et enthousiasmants. Mathilda, sa copine de chambre à l’internat, est une petite pépite aux réparties toujours justes (et souvent drôles). Addison et Lucas sont indispensables dans toute histoire d’adolescents… Et Antoine, le voisin et ami d’enfance, est le rêveur qui fait craquer.

Sans oublier Spring, un petit robot sur lequel travaillait sa maman avant son accident. Ce personnage curieux et atypique donne une dimension particulière à ce roman. Mais je vous laisse la surprise au risque de spoiler. C’est du young adult mais pas seulement… C’est surtout une histoire très bien écrite, particulièrement émouvante sans tomber dans le larmoyant gnan-gnan.

La construction du livre est des plus réussies parvenant à maintenir un rythme idéal du début à la fin. L’auteure alterne les passages émouvants et les moments drôles, mais aussi des dialogues, des listes, etc.

Pour ce premier roman, l’auteure Isabelle Lagarrigue a frappé fort. Personnellement, je suis si fan de son style qu’il me tarde de découvrir le prochain. Bienvenue Isabelle dans le club très select des auteurs talentueux !

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Résumé

Je m’appelle Prune. J’ai quatorze ans et quatre mois. Je suis hypersensible (il paraît), ROUSSE (je ne peux pas le nier) et accro aux listes (ma VIE). Je suis en internat depuis le mois de septembre (à ma demande) car je ne supportais plus de vivre avec mes parents et mes sœurs jumelles de cinq ans. Je ne le sais pas encore, mais dans quelques jours ma vie va basculer. Pas besoin de s’appeler Einstein pour deviner qu’il y aura un avant et un après et que l’enquête, que je mènerai pour comprendre, m’apportera plus que la vérité. Un roman qui parle d’adolescence, d’amitié virtuelle et IRL*, de confiance en soi, de deuil et… d’amour. *IRL = In Real Life

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Interview d’Isabelle Lagarrigue

Pouvez-vous vous présenter ?

Je vais le faire à la manière de Prune en vous listant ce que j’aime et ce que je n’aime pas.
J’aime les brunchs du dimanche matin, les rayons de soleil qui rentrent à l’intérieur des maisons, faire des listes de tout, traîner sur Instagram, lire au milieu de la nuit quand il n’y a plus un bruit, marcher dans la forêt, danser partout, rire avec ceux que j’aime et écrire sous mon casque sèche–cheveux.
Je n’aime pas me réveiller avec l’actualité, les gens qui reniflent, quand il fait gris plusieurs jours de suite, être dépendante d’Instagram, quand ma liseuse se bloque en plein milieu de la nuit, la compétition, le plastique et les gens qui disent tant pis.

C’était un accident est votre premier roman. Quelle est la part autobiographique ?

Il n’est pas évident de répondre à cette question sans trop me dévoiler.
Et se dévoiler est, pour moi, un exercice difficile.
D’habitude, je réponds « Ce qui ne tue pas nous donne une raison supplémentaire d’écrire ».
Il faut lire entre les lignes que la part autobiographique réside dans l’intrigue même de mon roman.

À quel personnage ressemblez-vous le plus ? Prune ?

Mes proches sauraient probablement mieux répondre à cette question que moi ;)
Je crois que presque tous les personnages ont un peu de moi ou alors j’ai un peu de tous. Je partage le goût des listes et l’hypersensibilité de Prune, l’imagination fertile et le besoin de rire de Mathilda, et je ressemble aussi un peu à Mam’s voire à Sarah-Line (si si) !

Combien de temps a duré l’écriture du livre ?

Je dirais trois ans au total (un an pour l’écriture et deux ans pour la ré–écriture) avec des séances d’écriture que je calais entre le travail, les trois enfants, tout ça,…

Quel fut le déclic pour écrire l’histoire de C’était un accident ?

Je suis née avec une passion immodérée pour la lecture et l’envie d’écrire un livre… un jour.
A l’approche d’un anniversaire avec une dizaine ronde où l’on se dit “On a qu’une vie”, l’envie d’écrire un livre est devenue une urgence vitale.
Alors je m’y suis mise !
L’intrigue s’est imposée à moi, et ensuite j’ai (beaucoup) travaillé.

Pourquoi avoir choisi du ‘young adult’ ?

Je crois que c’est le Young Adult qui m’a choisie ;)
J’entretiens un rapport particulier avec l’adolescence. J’adore cette période (a posteriori évidemment).
C’est la période des premières fois, des sentiments exacerbés, de la découverte de soi, du monde, de l’autonomie, tout paraît à la fois impossible et possible, l’équilibre est fragile et peut être remis en cause à tout moment, le territoire de jeu est immense.
Et, écrire du Young Adult offre une liberté d’expression incroyable pour une autrice.

Quels sont vos livres préférés ?

Le confident d’Hélène Grémillon est pour moi un incontournable.
Changer l’eau de fleurs de Valérie Perrin est mon coup de cœur de cette année.
J’aime aussi beaucoup les livres de Camille Anseaume, Amélie Antoine, Anne–Laure Bondoux, Jodi Picoult, Laurence Peyrin, Marie-Aude Murail, Luca di Fulvio et de tant d’autres…

Quel roman injustement méconnu voudriez-vous faire découvrir aux lecteurs ?

Ta vie ou la mienne de Guillaume Para.

En ce moment, que lisez-vous ?

Un funambule sur le sable de Gilles Marchand (et je me régale).

Quels sont vos projets ?

Publier mon deuxième roman en juin 2020 et profiter de chaque instant.
Donc écrire, écrire, écrire, lire, lire, rencontrer des gens, voir mes proches, voyager, apprendre des choses, en découvrir d’autres et… rire.

 

Pour suivre l’actualité d’Isabelle Lagarrigue, rendez-vous ici :
https://isabellelagarrigue.com/
https://www.instagram.com/isalagarrigue/

 

 

 

 

 

 

 

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