Humeurs

Les filles aiment les poupées et les garçons les voitures… Au secours !

Nul besoin d’être maman pour prendre conscience de ce “problème de société” ! Les mots peuvent sembler forts mais c’est un constat quasi-quotidien que je vais vous relater. En 2017 (2017 ?!), les petites filles doivent aimer les poupées et les petits garçons les voitures. C’est d’une tristesse absolue ! Plus généralement, à peine nés, les enfants doivent rentrer dans des cases, des petits moules sans que rien ne dépasse. Non non non !

Et si on laissait nos enfants grandir ?

Quand un petit bébé naît, les premières questions sont le sexe, le prénom, le poids et le taille…. Gare aux bébés qui n’entrent pas d’office dans la norme, étant qualifiés de crevettes ou de gros bébés. Et même avant ! Lors de mes deux grossesses, les échographes m’ont annoncé des énormes bébés, des bébés macrosomes (mais quel affreux mot), qu’ils allaient être beaucoup trop gros, etc. Pendant un dixième de seconde, j’ai cru que j’allais enfanter Shrek. En plus d’être terriblement anxiogènes pour une maman en devenir, ils sont culpabilisants et surtout totalement à côté de la plaque dans mon cas. Mes deux petits garçons faisaient 3,5 kilos à la naissance. Pas de quoi s’affoler !

Depuis la naissance de mon petit Théodore, je réalise à quel point la norme est déjà présente… Et oppressante. A 3 mois, un bébé doit faire 60 cm et être capable de faire telle ou telle chose. Chaque mois réserve son lot d’exigences et de normes… Mais peut-on laisser les enfants grandir à leur rythme ? Peut-on cesser de chercher à les faire rentrer dans une petite case ? Peut-on cesser de les comparer au fils du voisin, à la petite-fille du collègue, au petit cousin, etc. ?

Il y a quelques mois, lors d’une visite de contrôle chez le pédiatre, ce dernier m’annonçait que mon bébé était un peu petit, dans la moyenne basse…. Résultat : j’ai été contrariée tout l’après-midi pour une bête histoire de centimètres. Force est d’admettre que c’était complètement ridicule mais en tant que maman il est difficile de prendre ce genre de remarques à la légère. On s’inquiète, on pense aux prochaines visites, aux prochaines mesures, à son avenir… Pour la petite histoire, Théodore avait pris 4 centimètres en 3 jours en étant mesurée par la pédiatre de la crèche. Chacun a visiblement ses techniques pour mesurer (et surtout pour inquiéter pour rien ^^).

Depuis quelques mois, je m’oblige à ne plus lire ce qu’un bébé est censé savoir faire à tel ou tel mois. Qu’un enfant fasse ses nuits à 2 ou 8 mois (bon on préfère 2 mois mais on ne choisit pas !), mange sa première purée à 4 ou 6 mois, marche à 12 ou 16 mois, soit propre à 2 ou 3 ans… Concrètement qu’est-ce qu’on s’en fiche ! Est-ce que cela va avoir une quelconque incidence sur sa vie d’adulte ?

Imaginez un entretien d’embauche ou un premier rencard :

– “Eh ! Moi j’ai arrêté les couches à 2 ans !”
– “Wouah bravo mon grand !!! “
– “C’est bien einh ?”
– “Mais tellement ! Tu veux bien m’épouser / m’embaucher ?”

Hahaha !!!

Laissons nos enfants grandir. Grandir à leur rythme.
S’épanouir. S’ouvrir au monde.

On ne fait pas la course, il n’y a pas de classement, de grand vainqueur et concrètement, tout le monde atteindra la ligne d’arrivée. Chacun à son rythme.

Petite fille jouera à la poupée quand petit garçon fera rouler ses voitures…

Ce qui m’horripile aussi, ce sont les histoires de clichés relatifs aux petites filles et aux petits garçons. Les clichés ont la dent dure ! Une petite fille doit aimer les poupées et les Barbie alors que les petits garçons doivent aimer jouer aux voitures et à la bagarre. Il n’y a qu’à regarder les catalogues réalisés au moment de Noël. Actuellement, je suis inondée de prospectus dans ce genre et comme chaque année, je suis atterrée. Ma fille, tu aimeras jouer à la maman, à la marchande, passer l’aspirateur, faire à manger et te maquiller. Pas de mot. Mon garçon, tu seras fan de voitures, de pistolets et tu voudras te prendre pour Bob le bricoleur. Dans le fond, ce n’est pas ça le problème. Le problème est de faire croire qu’un garçon ne peut pas jouer à la poupée et une fille à la guerre. Parce que ce serait bizarre. Grrrr je vomis ce mot. Bizarre, mais bizarre de quoi au juste.

Quand Edouard, mon aîné, était en deuxième année de maternelle, il a voulu faire de la danse. Donc je l’ai inscrit à un un cours de danse… Dans lequel il n’y avait que des filles. Les premières semaines se sont bien déroulées jusqu’au moment où la prof a exigé les tutus pour les petites filles. Puis sont arrivés peu de temps après ses 5 ans. 5 petites années mais déjà la sensation de faire tache, de ne pas être à sa place dans ce groupe de filles en tutu. Il a commencé à traîner des pieds pour aller à son cours de danse qu’il aimait tant, puis à ne plus jamais vouloir s’y rendre. Nous n’avons même pas fini l’année en cours, il a arrêté si rapidement. Presque deux années se sont écoulées et Edouard adore toujours danser (activité récurrente à la maison), mais aussi des films comme “Dirty Dancing”. Je devrais lui montrer “Billy Elliott” ! C’est aussi un petit garçon qui n’a jamais aimé “Cars”, les garages, les voitures. Et alors ? Cela ne l’empêche pas d’adorer jouer aux Nerf, de se “bagarrer”, d’avoir aimé les dinosaures et autres “trucs” de garçon.

Des paroles et des citations tellement justes

A vouloir rentrer dans un moule, on prend le risque de perdre sa singularité. De finir dans une société uniformisée dans laquelle il faut dire ceci, faire cela, penser comme ceci et surtout être comme il faut. Damien Saez a plutôt bien résumé tout cela dans sa chanson “J’accuse” dont j’adore les paroles.

“Oh non l’homme descend pas du singe,
Il descend plutôt du mouton.”

Il existe aussi des citations sur la normalité qui me parlent tout particulièrement.

“La normalité est le prétexte derrière lequel les gens ordinaires se réfugient pour porter atteinte aux gens extraordinaires.”

“La normalité n’est qu’un moyen, pour l’inconsistant, d’exister.”

“Pour être soi-même, il faut savoir sortir de la normalité.”

“La normalité, ça ne se soigne pas.”

Voilà un vaste sujet sur lequel les mots et réflexions ne manquent pas… Comme toujours avec un billet humeurs, j’espère – au mieux – que mes mots trouveront écho en vous, – au pire – que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. N’hésitez pas à commenter, je serais ravie que nous puissions échanger sur le sujet ♡

 

 

 

 

 

 

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13 Comments

  • Reply
    Miss S
    20 novembre 2017 at 10 h 48 min

    Chaque enfant a son rythme. J’ai fait mes nuits très tôt, mon frère pas du tout. Et est-ce que ça change quelque chose au final ? Non. Et puis, on est tous différents, on ne grandit pas de la même façon, pas en même temps.
    La société met des cases et chaque enfant est censé y entrer. Sauf que non, chaque enfant est différent et il devrait pouvoir faire ce qu’il aime sans devoir entrer dans la case “pour les filles/pour les garçons”. C’est triste quand même. J’espère qu’avec le temps, la société évoluera sur ce point (entre autres).
    Très intéressant ton article en tout cas ;)
    Bisous

    • Reply
      Fanny
      20 novembre 2017 at 22 h 17 min

      Merci beaucoup pour ton commentaire !
      Il y a tellement de choses qui doivent évoluer… Mais tout ça me semble si évident, si facile.
      Autant commencer ;)
      Encore merci ! Bisous !

  • Reply
    Cyrielle
    20 novembre 2017 at 12 h 29 min

    A l’approche des fêtes, comme chaque année, on voit fleurir ce genre d’articles et au final, ça me laisse assez perplexe, je ne sais pas trop quoi en penser. D’un côté, je m’en fiche des jouets avec lesquels joue ma fille ou mon fils. Ma fille a choisi des pistolets comme cadeau à la fête foraine et mon fils jouera avec les anciens jouets de sa sœur qui peuvent être bariolés de rose et/ou de fleurs… Et d’un autre côté, je sais que s’ils le font à l’école ou à l’extérieur, ils se feront moquer et évidemment ça me fait flipper. Je me dis que ce que je peux faire, c’est expliquer à mes enfants que oui, n’importe qui peut jouer avec le jouet qui lui fait plaisir et qu’il ne faut pas catégoriser, et encore moins se moquer, mais je pense que ce sont malheureusement des idées reçues qui sont encore bien encrées dans la société actuelle et qu’on parle d’enfants qui peuvent être très cruels entre eux. Je pense que les institutrices des enfants les plus jeunes joueront un rôle crucial dans cette vision des choses car beaucoup de parents ont encore une vision bien fermée de tout ça. Je suis ravie de voir que certains catalogues se mettent à moins catégoriser leurs jouets, mais ce n’est pas encore naturel de le voir et il faudrait que ce soit automatique dans chaque enseigne, on n’y est pas encore malheureusement…

    • Reply
      Fanny
      20 novembre 2017 at 22 h 21 min

      Je n’ai pas écrit cet article pour être dans un genre d’articles “à la mode”.
      Les catalogues de Noël étaient simplement un exemple tout bête, qui parle absolument à tout le monde !
      Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas “justes”. Pour sa rentrée au CP, mon fils avait flashé sur une trousse argentée (limite pailletée). Pour qu’il ne puisse pas être l’objet de moqueries (même au CP, on ne sait jamais), j’ai préféré lui prendre une trousse “de garçon”.
      En tout cas, je partage totalement ton avis de maman ! ;)

  • Reply
    Ornella
    20 novembre 2017 at 13 h 56 min

    Je partage complètement ton avis à ce sujet. En ce qui me concerne, je détestais jouer avec les poupons mais j’adorais les Barbies, et par dessus tout, j’aimais jouer aux jeux de bagnoles de mes frères, et à leurs jeux de guerre, pistolets à billes etc…

    • Reply
      Fanny
      20 novembre 2017 at 22 h 22 min

      Pour le coup, je n’ai jamais été trop fifille pendant mon enfance (ni même mon adolescence !).
      Contente que l’article t’ait parlé en tout cas <3

  • Reply
    Céline
    20 novembre 2017 at 16 h 51 min

    Je suis tellement d’accord.
    Je déteste le mot normal. Je ne suis pas normale, je ne veux pas être normale et ça me plaît bien. Mais qu’est ce que la norme ??
    Chacun établit la sienne en fonction de ce qui doit être bien dans la société, c’est malheureux.
    Soyons tous différents, bon sang !
    Bon je me calme..lol
    Pour les petits garçons et petites filles, je serais comme toi. Les filles peuvent jouer aux voitures et les garçons à la poupée. Les femmes conduisent et les hommes sont des papas quand même !
    Ça m’a rendu triste l’histoire de ton fils et son cours de danse… Le pauvre. Que lui dire après ça!

    • Reply
      Fanny
      20 novembre 2017 at 22 h 24 min

      Je déteste également ce mot… Normale de quoi ??!!
      Dans un commentaire plus haut, je parle de l’histoire de la trousse au CP… C’est encore bien triste !
      Comme une sensation de devoir “formater” les enfants pour qu’ils rentrent dans une toute petite case qui leur est destinée. Un peu limité… et Limitant !

      • Reply
        Céline
        21 novembre 2017 at 10 h 50 min

        Et du coup devoir choisir entre moqueries/critiques en faisant plaisir à son enfant, ou sa frustration/tristesse mais pour pas froisser les esprits étroits et formatés. Il y a un vrai manque d’ouverture la dessus, on est en 2017 patin de merle ;D

        • Reply
          Fanny
          21 novembre 2017 at 23 h 21 min

          Hahaha ! J’en connais une qui regarde The Good Place !!! ;)

          • Céline
            21 novembre 2017 at 23 h 31 min

            J’ai fini la saison 2 même!
            Je commence la saison 4 de The 100…

  • Reply
    oma
    22 novembre 2017 at 2 h 52 min

    A bas les cases ;)
    Je suis d’accord avec toi sur toute la ligne ! D’ailleurs mes frères ont toujours eu des poupées ahah :)

  • Reply
    Lisa Le Pingouin Vert
    22 novembre 2017 at 19 h 00 min

    Je suis tellement d’accord avec toi. D’ailleurs j’ai choisi de pas connaître le sexe de mon bébé avant d’accoucher juste pour ne pas être envahi d’affaires trop ” genrés” , je voulais mon bébé mixte, bon maintenant elle a 11 jours tout le monde sait que c’est une fille lol et les gens se lâchent ! Et râlent parce que je ne veux pas de rose !
    Pour les jouets je suis absolument d’accord aussi, j’ai une anecdote d’ailleurs, il y a 10 ans je travaillais au MCdO, et le petit garçon à pointé du doigt le jouet fille du Happy Meal, et bien il n’a pas eu le droit de l’avoir, parce que c’est ” pour les filles”, j’étais outrée !
    Et contente que tu cites saez car je l’adore aussi :) :)

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